30/09/2024
Conseils d'investissement
Le 9 octobre, le gouvernement dévoilera les grandes lignes du projet de loi de Budget pour 2025, et l’immobilier occupera une place centrale. Quels seront les changements fiscaux à prévoir pour les propriétaires ? Alors que le débat sur le déficit budgétaire fait rage, l’immobilier pourrait devenir une cible de choix pour rééquilibrer les comptes publics.
Aujourd’hui, la résidence principale (RP) bénéficie d’une exonération d’impôts et de prélèvements sociaux (PS). Pourquoi ? Le raisonnement est simple : une résidence principale n’est pas un actif générateur de revenus, mais un bien essentiel pour assurer un toit aux Français et faciliter la mobilité des ménages. En effet, l’exonération permet aux familles d’adapter leur logement en fonction de leurs besoins sans pénalité fiscale.
Cependant, la taxation des plus-values (PV) immobilières, introduite en 1976, pose question. Avant cette date, les gains issus de la vente immobilière n’étaient pas considérés comme des revenus du fait de leur caractère non périodique. Aujourd’hui, la France exonère la résidence principale, mais certains pays imposent une période minimale de détention avant de pouvoir en bénéficier. Cette absence de fiscalité représente une niche fiscale dont l’impact budgétaire reste flou. Si des réformes étaient envisagées, cela pourrait-il freiner la mobilité des ménages ?
La réponse est complexe. Même sans incitations fiscales, la mobilité immobilière subsisterait pour des raisons autres que fiscales. Néanmoins, il est crucial de réfléchir à l’évolution du régime des plus-values immobilières, notamment en prenant en compte les intérêts économiques et sociaux du pays.
Pour de nombreux Français, la résidence principale représente le pilier principal de leur patrimoine. Toute réforme fiscale sur ce sujet pourrait donc avoir un impact important. Voici quelques pistes qui pourraient être explorées :
Ces mesures pourraient permettre de trouver un équilibre entre maintien de la mobilité et nécessaire hausse des recettes fiscales.
Actuellement, la fiscalité des plus-values offre des avantages intéressants : l’exonération d’impôt sur le revenu (IR) intervient après 22 ans de détention, et celle des prélèvements sociaux (PS) après 30 ans. Certains spécialistes préconisent une réforme pour dynamiser le marché en réduisant ces durées. En effet, une telle mesure pourrait encourager les ventes à court terme et fluidifier un marché actuellement figé. Mais est-ce la meilleure solution ?
Il est important de noter que les principales recettes de l’État liées à l’immobilier proviennent des impôts fonciers et des droits d’enregistrement, qui rapportent environ 30 milliards d’euros, bien plus que l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), dont les recettes atteignent à peine 2 milliards. Un marché immobilier trop statique freine la collecte de ces droits, ce qui pourrait justifier une révision des régimes d’exonération.
Autre sujet sensible : le statut de Loueur Meublé Non Professionnel (LMNP). Cette fiscalité avantageuse permet aux investisseurs d’amortir le bien immobilier sur les loyers perçus, réduisant ainsi l’imposition pendant toute la durée de la location. À la revente, ils bénéficient encore d’avantages fiscaux grâce aux abattements pour durée de détention.
Cependant, cette niche pourrait être remise en question. Le faible niveau de taxation en phase de détention et à la revente pourrait être perçu comme un manque à gagner pour l’État, dans un contexte où les réformes fiscales semblent inévitables. De nombreux experts s’accordent à dire que ces avantages fiscaux ne sont pas durables à long terme.
Pour plus de 80% des Français, l’immobilier représente la majeure partie de leur patrimoine. Cependant, avec les défis budgétaires actuels, l’État pourrait être tenté de diversifier les sources de revenus et de revoir les niches fiscales dont bénéficient actuellement les propriétaires immobiliers. Le projet de loi de Finance 2025 sera donc à surveiller de près pour anticiper les éventuelles réformes et ajuster sa stratégie patrimoniale en conséquence.
→ Votre conseiller en gestion de patrimoine, Bertrand-Demanes, reste à votre disposition pour vous accompagner dans l’optimisation de votre patrimoine face à ces possibles évolutions fiscales.