Immobilier locatif : levier oublié ou solution stratégique pour les finances publiques ?

22/07/2025
Conseils d'investissement

immobilier-locatif-solution-deficit-public-bertrand-demanes

Immobilier locatif : levier oublié ou solution stratégique pour les finances publiques ?

En pleine tempête budgétaire, alors que l’État cherche à combler un déficit public abyssal, une question revient avec insistance : et si l’immobilier, en particulier l’investissement locatif, devenait l’un des piliers du redressement économique ? Dans son discours sur les grandes lignes du budget 2026, François Bayrou a bien parlé de valoriser le patrimoine immobilier public… mais est resté curieusement silencieux sur le rôle clé que pourrait jouer l’immobilier résidentiel privé.

Le patrimoine immobilier public dans la ligne de mire

Premier levier identifié par le gouvernement : les actifs fonciers de l’État. Avec un parc estimé à près de 80 milliards d’euros, sans compter les biens des opérateurs publics, l’État se trouve à la tête d’une immense richesse… mal gérée. Bâtiments vacants, terrains sous-exploités, opacité de gestion : un véritable gisement d’économies et de recettes potentielles. Le projet ? Créer enfin une véritable foncière publique, une idée vieille de vingt ans, pour séparer clairement le rôle de propriétaire et celui d’utilisateur. Objectif : vendre intelligemment ce qui ne sert plus, valoriser ce qui peut l’être, et dégager ainsi plusieurs milliards.

Mais voilà : cette stratégie prend du temps. Elle est cruciale mais ne suffira pas à combler les besoins à court terme. C’est ici que l’investissement locatif privé pourrait entrer en scène… si on le laissait jouer son rôle.

Le grand oublié : l’investissement locatif privé

Alors que les collectivités locales et l’État manquent de ressources, le marché locatif privé, lui, est en panne. Dans le neuf, l’absence d’un cadre fiscal incitatif a fait chuter les ventes de 50 000 unités par an, soit près de 4 milliards d’euros de TVA perdus. Même constat dans l’ancien, où la baisse atteint 60 000 acquisitions, privant les territoires d’environ 1 milliard de droits de mutation, sans parler des travaux de rénovation (générateurs de TVA et d’emplois locaux).

Et pourtant, des pistes concrètes existent. L’une d’elles consisterait à créer un véritable statut de bailleur privé, fiscalement avantageux, permettant par exemple l’amortissement du bien à l’image d’un actif professionnel. Aujourd’hui, les investisseurs locatifs sont traités comme des particuliers, alors qu’ils rendent un service public : loger la population.

Les banques prêtes à suivre

Autre bonne nouvelle passée sous les radars : les banques ont assoupli leur position vis-à-vis des investisseurs locatifs. Après des mois de frilosité causée par les recommandations du Haut conseil de stabilité financière, elles recommencent à financer les projets immobiliers locatifs grâce à leur marge discrétionnaire de 20 %. En clair, si la fiscalité suit, le financement suivra aussi.

Il ne manque qu’une chose : un geste politique fort, un signal fiscal lisible, stable et incitatif.

Un potentiel de relance économique colossal

Relancer l’investissement locatif, ce n’est pas seulement faire plaisir aux propriétaires. C’est répondre à une crise du logement croissante, libérer du foncier, dynamiser le secteur du bâtiment, relancer la consommation locale, stimuler l’emploi… et tout simplement, permettre à des dizaines de milliers de familles de se loger dignement.

Cerise sur le gâteau : une politique ambitieuse en matière d’investissement locatif pourrait représenter jusqu’à 10 % de l’effort budgétaire nécessaire en 2026, rien que ça. Et ce, sans vendre les “bijoux de famille” ou réduire les prestations sociales. Juste en remettant les investisseurs particuliers au cœur de la machine économique.

Les acteurs sont prêts, il ne manque que l’impulsion

Agents immobiliers, promoteurs, notaires, courtiers, gestionnaires de patrimoine, artisans… tous attendent le feu vert. Les ménages aussi : malgré la complexité actuelle, beaucoup souhaitent investir dans la pierre, souvent pour préparer leur retraite, protéger leur famille ou diversifier leur patrimoine.

Alors pourquoi attendre ? Le logement peut et doit faire partie de la solution. Il suffit d’une réforme bien pensée, d’un cadre fiscal durable, pour réenclencher une dynamique vertueuse.



Plutôt que de voir l’immobilier locatif comme un simple levier d’optimisation fiscale, il est temps de le reconnaître pour ce qu’il est vraiment : un outil stratégique de redressement économique, social et territorial. La balle est dans le camp du gouvernement. Mais les investisseurs, eux, sont déjà prêts à jouer.

______________________________________

Ces articles peuvent également vous intéresser : 
Crédit immobilier : l’été 2025 donne le feu vert
L’ancien et la rénovation, notre nouveau terrain d’expertise

Partagez sur vos réseaux !
Share on Facebook
Facebook
Pin on Pinterest
Pinterest
Tweet about this on Twitter
Twitter
Share on LinkedIn
Linkedin
m Contact
t

Contactez-nous

Gratuit et sans engagement

Siège : t 02 28 210 800