11/02/2025
Conseils d'investissement
Les logements meublés affichent des loyers plus élevés que les biens loués vides, et attirent des locataires aux profils spécifiques. Quelles sont les villes où ces logements sont les plus coûteux ? Qui sont les principaux occupants ? Décryptage du marché de la location meublée.
Le marché de la location meublée subit une pression accrue en raison d’une demande élevée et d’une offre limitée. Cette situation entraîne deux conséquences majeures : une augmentation des loyers et un allongement des durées de location. D’après Lodgis, spécialiste de la location meublée, ces tendances se sont renforcées en 2024.
Le principal atout des logements meublés réside dans leur flexibilité. Déjà aménagés, ils séduisent les locataires en mobilité, notamment les professionnels qui ne restent généralement pas plus d’un an. Selon Lodgis, 51 % des locataires de meublés sont des actifs en déplacement. Une dynamique qui s’accélère, comme l’explique Alexis Alban, président de Lodgis : « Il y a une forte demande pour le meublé, la mobilité des personnes s’intensifie, et le marché se développe parallèlement à celui de la location nue. »
Sans surprise, Paris domine le classement avec un loyer moyen de 38 euros par mètre carré, en hausse de 2,9 % sur un an. Nice suit avec 24 euros/m² pour un meublé, contre 19 euros/m² pour une location nue. Marseille arrive en troisième position avec un tarif de 23 euros/m², notamment en raison de son dynamisme économique et de sa forte attractivité pour les professionnels en mobilité.
Lyon, où ces derniers représentent 55,8 % des locataires de meublés, se classe cinquième avec un loyer moyen de 20 euros/m².
Outre les actifs en mobilité, les étudiants constituent une part importante des locataires de meublés (43 % selon Lodgis). Ce phénomène se retrouve dans plusieurs villes universitaires. Aix-en-Provence, qui partage une grande faculté de droit avec Marseille, affiche un loyer moyen de 23 euros/m² et se classe quatrième. Lille (8e), Nantes (9e) et Toulouse (10e) proposent des loyers compris entre 16 et 18 euros/m². À Toulouse, le prix moyen a bondi de 4,6 % en un an, en raison d’une demande accrue pour les petites surfaces.
Les petites surfaces meublées affichent un écart de prix important avec les locations nues, un écart qui se réduit à mesure que la surface augmente. En moyenne, les studios et T1 meublés coûtent 18,1 % de plus que leurs équivalents non meublés. Pour les T4, cet écart tombe à 13,9 %.
Autre facteur de tension sur le marché : les locataires restent plus longtemps en place. À Paris, la durée moyenne d’occupation d’un meublé a progressé de 6,9 % en un an, atteignant 228 nuits (7 mois et demi). En province, cette durée est encore plus élevée (306 nuits, soit 10 mois).
Cette tendance est directement liée aux difficultés d’accès à la propriété : « La forte tension locative et les obstacles à l’achat empêchent certains locataires de quitter leur logement », explique Alexis Alban. « Beaucoup de locataires ne peuvent pas acheter, leurs projets de mobilité sont gelés, et ils restent plus longtemps en location meublée. »
Face à ces défis, le marché du meublé devrait continuer d’évoluer, influencé par la mobilité des actifs et les besoins des étudiants, dans un contexte de raréfaction de l’offre locative. Pour les investisseurs immobiliers, comprendre ces dynamiques permet d’optimiser la rentabilité des logements meublés et de faire des choix éclairés.